Polar / Science-Fiction
Saga Marc Mercier
Résumé de l’auteur :
« Marc Mercier venait de résoudre une enquête la plus inimaginable de sa carrière, sauvant normalement l’avenir du monde. Il avait risqué sa vie, celle de ses collègues, celle de son futur fils, mais avait-il véritablement éradiqué le mal qui menaçait notre société ?
Cirque de Mourèze dans l’Hérault, on l’appelle sur une scène de crime horrible, une de plus dans sa vie d’inspecteur de police à la criminelle, mais celle-ci le renvoie malgré lui dans son enquête précédente. Les êtres qu’il aime sont de nouveau en danger, le monde est en danger, il va devoir faire preuve d’imagination, de courage et un peu…d’insolence.
Une intrigue palpitante qui entraînera le personnage principal dans les pays de l'Est, la Russie, l'Uckraine et aux pays de l'est. »
Mon avis :
Voici la suite des Aventures de Marc Mercier. J’avais laissé ce policier atypique après le départ de son fils Coban, qui retournait à son époque, dans le futur, alors que toute l’équipe composée de Marc Mercier, Laura, Marine et Coban avaient déjoué les plans d’une organisation secrète basée près de la Grande Motte. Dans le futur, cette organisation avait soumis la population à la peur et la dictature.
C’est dans ce contexte que j’ai repris la lecture de ce second opus.
J’ai immédiatement retrouvé les personnages principaux, à savoir : Marc Mercier, sa nouvelle épouse Laura et son ex co-équipière Marine. Toutefois, j’ai fait la connaissance de personnages secondaires tellement riches, qu’ils ont vite pris la place des personnages principaux. Dès le départ, on fait connaissance avec la détestable Valérie Sarcello dont le père avait été arrêté par Marc Mercier dans le tome 1. La fille est aussi antipathique que le père et l’auteur nous la dépeint à travers les yeux du policier, et ce n’est pas très fin. Parce que oui, Marc Mercier n’a pas du tout un langage châtié. Il y a des moments où son humour est tellement lourd et injurieux, qu’il en devient détestable. Comme lors de son arrivée dans un hôtel russe.
« — … Si vous avez faim, vous appelez, si vous avez soif, vous appelez, si vous avez besoin de quelque chose de particulier, vous appelez.
— Et si j’ai envie de chier, j’appelle ? Non, je plaisante ! »
Les bonnes manières et lui sont issus de deux mondes différentes, parallèles, qui ne se croiseront jamais, à priori.
Nous faisons aussi connaissance de Julia, un agent infiltré qui révèlera sa véritable identité au cours de l’histoire.
Mais finalement, ce qui m’a le plus dérangé, c’est que le personnage principal soit dépeint comme un tombeur auquel aucune femme ne peut résister alors qu’il a tout pour être repoussant, une espèce d’homme de Cro-Magnon dragué par les plus beaux mannequins de la planète. Même si tous les goûts sont permis, cette situation caricaturée est vraiment clichée et misogyne. Ce qui conduit aussi à des situations étonnantes. Par exemple lorsqu’une femme, (dont je tairais le nom pour ne pas spoiler) qui serait potentiellement sa fille illégitime née hors mariage, se présente à lui avec cette hypothèse et qu’elle tente de le séduire pour coucher avec lui (parce que Cro-Magnon est séduisant) et que l’intéressé, potentiellement son père, la mate sans vergogne en la trouvant bien roulée. Ces points, qui ne sont certes que des détails dans le déroulé de l’histoire, m’a dérangé. Je pense que c’est pour cette raison que je n’aime pas le personnage principal !
Mais cet effet « je suis le plus beau, je suis le plus fort » conduit aussi à des situations burlesques. J’avoue avoir pris un bon fou rire en lisant l’une des tentatives de drague de Marine.
« Le front recouvert de sueur, comme tétanisé, je la regardai debout au-dessus de moi, irrésistiblement belle. Elle s’assit sur moi à califourchon et commença à frotter son sexe contre le mien. Sa main glissa de nouveau sous mon caleçon. Rebelle, j’essayai de résister. Elle arracha le calecif et se jeta sur ma virilité qu’elle prit dans sa bouche. Soudain, je sentis le whisky tournicoter dans mon estomac. Je me relevai subitement obligeant Marine à se redresser. Ma tête heurta violement la sienne, l’assommant tout net. La pauvrette s’écroula de tout son long sur le lit. Entre l’alcool et le coup de boule, elle sombra dans un sommeil profond le reste de la nuit. À demi étourdi avec une grosse bosse sur le front, enchevêtré dans les bras de Marine, je m’endormis, finalement soulagé. »
Malgré la personnalité repoussante du policier qui permet un personnage totalement atypique des autres romans, malgré l’ambiance de séduction omniprésente dans tout le polar, j’ai vraiment aimé ce roman.
Les actions sont intenses, surprenantes et Laurent Pigeault transporte son lecteur à travers plusieurs pays, le tenant en haleine d’une scène à une autre, d’un chapitre à l’autre. L’enquête est compliquée et si on pense savoir qui est le coupable dès le début, on se trompe complètement. Il y a du suspense. On soupçonne tout le monde, même les membres de l’ancienne équipe. Et lorsqu’enfin la vérité est révélée, on tombe de haut. Qui aurait pu penser que les responsables étaient ces gens-là ? Qui aurait pu dire que la personne en haut de cette pyramide infernale était celle-ci ? Franchement, pas moi. (Vous avez remarqué comme je ne spoile rien ? Quel talent !)
Malgré quelques maladresses de l’auteur pour transmettre l’ambiance policière et mafieuse, on plonge vraiment dans l’histoire, à pieds joints. Et j’ai adoré retrouver les personnages du premier tome, leur caractère, leur qualité et leur défauts (certains plus que d’autres) On sent le travail que Laurent Pigeault a fourni pour créer un scénario si complexe et étonnant. Et le résultat est excellent !
Si vous aimez les puzzles policiers, si vous aimez les enquêtes pas faciles, les polars qui sortent de l’ordinaire avec des personnages loin des clichés de la perfection idéalisée, alors je vous conseille de vous laisser happer par les Aventures de Marc Mercier.
Comments