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Chronique du roman "DEMANDEZ-MOI QUI M’A TUE — Les AssasSaints —" , de Gabrielle Damien



Thriller psychologique


Résumé de l’auteur :

« Dans ce thriller psychologique, l’amour croise la mort, s’amuse de l’horreur et défie les lois de la justice. Les meurtriers ne sont pas toujours ceux à qui l’on pense et, goûter à l’amertume de la trahison.

Ils se nomment David, Alexandre, Romain, Karim, Émilie et Barbara. Ils sont parents, amis ou bien époux. S’ajoutent à la liste les inspecteurs de police qui interviennent au cœur du chaos. Certains sont victimes, d’autres coupables : les AssasSaints. Dans ce thriller psychologique, l’amour croise la mort, s’amuse de l’horreur et défie les lois de la justice.

Chacun est au supplice, chacun est coupable, tous sont victimes du destin. Les meurtriers ne sont pas toujours ceux à qui l’on pense et nos personnages, manipulés ou manipulateurs, frôlant la passion ou la folie, faisant fi de leurs liens de parenté, vont goûter à l’amertume de la trahison.

Vous ne ressortirez pas indemnes de cette lecture ! »


Mon avis :

Dès le début et en quelques lignes, le prologue donne le ton. Loin des thrillers habituels où l’on suit l’enquête à la recherche de l’assassin, loin des drames où le lecteur se larmoie avec la famille de la victime, ici l’auteur nous annonce ce qu’il nous réserve, à nous, lecteur.


Le prologue est une scène présentée comme un enchâssant parce que oui, l’histoire s’est produite et nous en sommes arrivés là, à cet instant fatidique et incompréhensible où un frère étrangle sa sœur, les yeux et l’âme vides. Dès cet instant, nous entrons dans l’histoire à travers les souvenirs du personnage principal Émilie. Nous remontons le temps, de façon parfois décousue, comme lorsqu’on pense trop vite, parcourant les évènements de l’effet à la cause, de l’horreur à l’innocence.


« La froideur du mur me torturait les omoplates et je m’efforçais de garder pied mais, malgré tous mes efforts, seuls mes orteils touchaient encore le sol. À peine ! Je les sentais frôler le carrelage avant que mes talons ne tapent violemment les plinthes, encore et encore. Mes doigts crispés sur son poignet, je m’acharnais désespérément à libérer sa main serrée sur ma gorge. »


J’ai été submergé par les émotions qui déferlaient en vagues continues, me noyant dans des abîmes d’angoisse, d’appréhension, de tristesse, mais peu de joie. Et un sentiment qui ne m’a pas quitté du début à la dernière ligne : la curiosité. Jusqu’à la fin, on ne sait pas vraiment qui est l’assassin, le vrai, le tenace, l’inhumain. On le pense, on le croit, on en est sûr, mais non. L’histoire est plus compliquée que ça. Elle reflète parfaitement la complexité de la réalité.


L’intrigue est puissante. L’auteur part d’un fait divers comme on peut hélas en lire beaucoup dans les journaux, et nous transporte dans les tréfonds de la noirceur humaine.


Je me suis attaché aux personnages. À tous les personnages. Alexandre et Romain, Émilie et David, Karim et Manuel et même Arnaud. Ce que l’auteur a de particulier est de savoir créer une personnalité pour chacun d’eux, avec une façon de penser, de réagir, totalement différente et qui les rend vivants. Et ce travail psychologique !


J’ai lu pas mal de roman dits psychologiques qui relatent des réactions des personnes face à des évènements exceptionnels, où leur survie est souvent question. Mais là c’est différent. C’est un vrai travail psychologique, tout au fond de l’âme humaine et ce, pour chaque personnalité. Face à un seul et unique évènement, chaque personnage va réagir différemment, ce qui engendrera une situation qui frise le chaos, comme si un raz-de-marée avait tout dévasté, mettant le paysage à nu. Mais l’auteur nous emmène voir au-delà de la désolation, au-delà de l’apparence que nous connaissons tous à travers les médias. Gabrielle Damien nous fait découvrir ce qui se cache sous les décombres d’un monde dévasté. Et ça fait peur.


« Il s’asseyait près de la vitre pour observer la foule à l’extérieur, frétillante, grouillante, comme des milliers d’insectes allant et venant machinalement, sans but réfléchi, mais par instinct, parce que c’était écrit dans leurs gènes. Il regardait les jolies filles qu’il n’oserait jamais aborder, les beaux garçons auxquels il ne ressemblerait jamais, les hommes d’affaires qui l’impressionnaient, les mères de familles qui l’intimidaient et son cœur se brisait toujours à la vue d’un sourire d’enfant. Cette innocence, cette candeur. L’angélisme de leurs yeux, la pureté de leurs mots, la perfection de leur imperfection. Cette faiblesse alléchante qui éveillait en lui tant de convoitise et de répugnance à la fois. Il détestait les enfants. Pas seulement parce qu’il n’avait jamais pu en être un, mais surtout parce que la vue d’un enfant évoquait toujours celui qu’il haïssait encore plus que tout. Celui avec qui il avait partagé le ventre de sa mère, avec qui il avait partagé son premier souffle, partagé tous les anniversaires jusqu’à ses huit ans, partagé ses pensées, ses rêves, ses cauchemars, tout depuis. Celui qu’il avait tué, à qui il avait volé la vie. La présence de n’importe quel enfant le faisait réapparaître pour qu’il n’oublie jamais. »


Ce roman est à la fois une intrigue hors du commun, un regard objectif sur l’âme humaine, une vision et un travail psychologique exceptionnel et d’une justesse parfaite. Le style d’écriture est un diamant brut qui nous transporte dans une richesse d’émotions incroyable.


Si vous avez déjà lu des polars, des thrillers, des romans psychologiques, vous allez être surpris par celui-ci.


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